La Fraternité de Tyrande

[Mendal]

Oh purée ... J'ai trop bu ...

Saoul, Mendal s'effondra sur le lit. Avec un grognement sourd il roula sur le dos pour regarder par la fenêtre la nuit déjà bien avancée.
Clignant des yeux, il essaya en vain de réunifier le monde qui s’amusait à se dédoubler. Puis il poussa un profond soupir.

Voilà ! Il avait encore de quoi être fier. Perdu dans le marécage des Palouns, il avait abouti avec Maelthra dans cette auberge médiocre, dans le port de Menethil. Comme à son habitude, il s'était laissé prendre à une discussion puis au défi qu'un des clients de la taverne lui avait lancé.
Quel imbécile il faisait, à peine avait il été capable de rentrer dans sa chambre. D'ailleurs il n'était même pas bien sûr que ce soit la sienne.

En poussant un second soupir, il repensa à son passé avec l'acuité étrange que donne l'alcool. Né dans une famille de paysans à Lakeshire, il avait été élevé dans une relative quiétude. Les rumeurs de la guerre ne prenaient la forme que de quelques bribes d'histoires racontées par les colporteurs.

Mais il avait toujours été le moins sérieux, le plus casse-cou. Rendal, son aîné avait toujours fait la fierté de ses parents : fort, courageux et par-dessus tout si pieu. Cela donnait à Mendal l'envie de vomir.
Et puis son cadet, si intelligent. Il était parti pour Stormwind un matin pour recevoir une éducation. Et lorsqu'il était revenu, il savait lire et écrire parfaitement, il parlait même le Nain et l'Elfe de la nuit.
Quant à lui, il n'avait été bon qu'à faire la honte de ses parents en compagnie des pires garnements de Lakeshire. On le retrouvait dans presque toutes les bagarres. Oh ! Il avait bien essayé de ressembler à ses frères. Mais, quelques soient ses efforts, ces derniers le dépassaient en tout ce qui pouvait faire la fierté des parents.

Ensuite, vint la guerre. Son père partit au front et ils ne le revirent plus jamais. Puis les cris des batailles vinrent jusqu’à Lakeshire ... Il n'en gardait qu'un souvenir trouble. Suivant aveuglément Rendal qui portait une épée bien trop grand pour lui... Le sang, la violence, les hurlements... Et surtout la peur. Sa mère et son jeune frère cadet y été passé. Il ne restait d'eux rien que deux pierres tombales, dans le petit cimetierre de Lakeshire au dessus d’une terre vide car on n’avait jamais retrouvé leurs corps.

Ils finirent tous les deux à l'orphelinat quand le calme revient. Une période étrange où Mendal avait eu un comportement encore plus violent. La rage d’avoir perdu ses parents sans pouvoir leur prouver qu’il pouvait faire quelque chose de sa vie … Toujours plus bagarreur… Son frère, si dévoué était rentré dans les ordres et n’était plus souvent là pour le modérer.
C'est aussi durant cette période qu'il retrouva une vieille connaissance : Kadya, son seul amour de jeunesse. Enfin, était-ce vraiment de l'amour, il n'en savait trop rien ... Toujours est il qu'il adorait leur vadrouille dans les rues, leurs rires après avoir fait une bétise. Et les défis qui toujours étaient relevés. Encore aujourd’hui, c’est la seule femme qui le trouble vraiment…

Puis les rumeurs de la guerre revinrent à nouveau, et Mendal sut que c'était son heure. Qu'il était temps qu'il montre à tous qu'il pouvait faire quelque chose de bien. Il utilisa l'intégralité de son argent pour s'acheter une armure de mauvaise qualité et une épée à demi-ébréchée. Rendal, l'aida à les rafistoler. Et c'est ainsi équipé qu'il alla voir le maître d'arme et devint un guerrier.

Toujours affalé sur le lit, se massant les tempes, Mendal repensa à la suite de combats et voyages qui l'avait mené ici en compagnie de Maelthra, la fiancée de son frère.

Bah !

Il se défit des dernières parties d'armure qu'il portait, tant bien que mal en restant allongé. De toutes les façons, il savait qu'il tomberait s'il essayait de se tenir debout. Puis il s'allongea, et tomba dans un sommeil sans rève, en remerciant l'alcool.

[Jedzia dax]

Triste conte que celui ci. La vie des elfes de la nut est telle le chevauchement des saisons. Le lent flux de la vie dont le terme est la mort, semence d'une nouvelle existence.

Telle la flamme d'une chandelle est l'existence des hommes, vive, lumineuse... parfois destructrice mais toujours brève. Que mes larmes accompagnent ta triste et passée histoire.

Mais ami humain, tu possèdes l'étincelle d'un feu que craint le fléau... puisse t'il frémir au son de ton nom. Car brève est la vie des humains, mais grande et décisive est leur destinée.

Ce qu'Arthas a fait, ceux de sa race sauront le défaire. Des ombres d'ou je suis issue, je murmurerai ton nom et tes exploits.